Santiago de Compostela-Guimarães
Losone - Guimarães 05/05/09 - 23/05/09
km
180
160
160
120
145
160
165
110
155
140
145
130
130
105
100
155
120
130
110
2620
dénivélation
2645
790
970
2100
2400
1760
1370
1500
2610
1585
1140
575
1315
1680
1400
2190
1490
2870
1910
32’300
Introduction et considérations
C’est
la
première
fois
que
je
me
suis
lancé
dans
une
aventure
aussi
difficile.
En
effet
je
n’ai
jamais
pédalé
plus
de
11
jours
consécutifs.
Cette
fois j’en ai prévu presque le double !
En
outre,
ma
préparation
a
été
mise
en
difficulté
par
plusieurs
contretemps
à
partir
de
début
mars
:
sinusite,
bursite
et
bronchite.
Pour
ces
raisons, j’ai dû reporter le départ au 05/05/2009, alors qu’il était fixé au 30/04/2009.
J’étais tout de même satisfait de pouvoir partir avec 4200 km dans les jambes et presque 200 heures de selle !
Non
seulement
je
me
sentais
bien
préparé
physiquement,
mais
ma
"randonneuse
Cattin"
a
été
formidable
!
Pas
de
crevaison
durant
tout
le
trajet et aucun problème mécanique malgré un paquetage de 12 kg répartis dans 3 sacoches.
Par
respect
pour
les
pèlerins,
j’ai
voyagé
sur
le
«
Camino
Francés
»
à
partir
de
Puente
la
Reina
(près
de
Pampelune)
sur
des
routes
goudronnées
(à
part
10
km
parcourus
sur
un
sentier).
En
effet,
j’avais
à
cœur
de
ne
pas
déranger
ces
marcheurs
pour
lesquels
j’ai
une
grande
admiration.
J’ai vu plusieurs groupes de cyclistes avec une voiture suiveuse, mais cette façon de voyager ne correspond pas à mon style!
J’ai
aussi
remarqué
que
bien
des
taxis
font
des
affaires
en
voyageant
sur
les
routes
adjacentes
au
sentier
des
pèlerins….quand
on
en
peut
plus…!!
Un
merci
au
syndic
Corrado
Bianda
et
au
secrétaire
Silvano
Bay
de
la
commune
de
Losone
pour
leur
disponibilité
lors
du
timbrage
de
ma
“Credential de peregrino”. Je n'oublie pas non plus Jocelyne pour son aide à la rédaction.
M
ardi 05 mai Losone-Leytron 180km 2645m 7:30-19:00
accès diaporama 11 photos
La
montée
du
col
du
Simplon
est
plutôt
laborieuse,
en
effet
le
vent
contraire
est
intense.
Les
murs
de
neige
au
sommet
sont,
pour
la
saison,
impressionnants et la température est proche de 0°. Quelques jours auparavant le col était fermé suite au danger d’avalanches.
À
15
:00
je
suis
à
Brigue.
Pour
atteindre
Leytron,
je
lutte
contre
le
vent
pendant
70
km.
C’est
sur
des
routes
secondaires,
en
grande
partie
le
long du Rhône, que j’atteins finalement mon objectif. Là, un cycliste local, Pierre, me trouve une chambre.
M
ercredi 06 mai Leytron-Frangy 160km 790m 8:45-16:30
accès diaporama 10 photos
Après 2 km, je fais un arrêt important : Saillon, petit village médiéval avec ses bains thermaux.
Je tenais à passer dans ce petit bourg parce que ma mère, originaire de ce village, repose avec mon père dans le cimetière communal.
Henri Thurre, enfant du pays, m’attend à l’entrée du village. Après m’avoir fourni le maillot « Saillon », nous passons à la phase photos!
Avant
de
repartir,
toujours
avec
Henri,
nous
allons
au
bureau
postal
pour
timbrer
la
«
Credential
de
peregrino
»
qui
me
permettra
d’obtenir,
à
St Jacques, la « Compostela », mais il manque encore 2000 km !!
Le
parcours
le
long
du
lac
Léman
passe
rapidement
grâce
à
la
compagnie
d’un
cyclo
Suisse
qui
se
prépare
pour
un
long
voyage
jusqu’en
Ethiopie !
Sur
une
petite
route
secondaire,
évitant
ainsi
le
trafic,
je
rejoins
le
col
du
Mont
de
Sion.
Puis
presque
tout
en
descente,
j’arrive
à
Frangy,
dans
le département de la Haute-Savoie.
J
eudi 07 mai Frangy-Sarras 160km 965m 7:00 15:40
accès diaporama 12 photos
En
parcourant
à
peine
20
km
je
réussis
à
«
toucher
»
3
départements
:
Haute-Savoie,
Ain
et
Savoie.
La
première
partie
du
parcours
se
déroule
sur la rive gauche du Rhône.
À
Aoste
je
fais
une
pause.
J’échange
quelques
paroles
avec
une
cyclotouriste
qui
est
partie
de
Fribourg
(Suisse)
et
qui
se
rend
elle
aussi
à
St-
Jacques, en VTT, en faisant des étapes de 50-70 km par jour.
Je
laisse
le
Rhône
pour
entrer
dans
le
département
de
l’Isère
puis
de
la
Drôme
et
enfin
de
l’Ardêche
sur
un
parcours
plutôt
vallonné
en
passant
par le col du Banquet.
Je retrouve le Rhône à St Vallier. Je remarque que son volume a presque doublé ! Je le traverse et m’arrête définitivement à Sarras.
V
endredi 08 mai Sarras-Le Puy-en-Velay 120km 2100m 7:00 17:00
accès diaporama 34 photos
Le
ciel
n’est
plus
serein
comme
les
jours
précédents,
mais
la
température
est
idéale.
Aujourd’hui
m’attend
une
étape
comprenant
9
cols
avec
une
quasi
inexistence
de
tronçons
plats.
Le
paysage
est
magnifique,
il
manque
uniquement
le
soleil.
J’entre
dans
le
département
de
la
Haute-
Loire.
À
Montfaucon-en-Velay,
je
dois
m’arrêter
une
heure
pour
laisser
passer
un
orage.
À
Yssingeaux,
je
peux
enlever
le
poncho,
la
pluie
a
cessé.
La
ville
du
Puy-en-Velay
est
gracieuse,
avec
au
sommet
d’un
rocher
la
chapelle
de
Saint-Michel
d’Aiguilhe
(X-XII
siècle)
et
sa
cathédrale,
elle
aussi
au
sommet
de
la
ville.
Par
sa
dimension,
la
statue
Notre-Dame
de
France
(1860)
domine
toute
la
ville.
Elle
a
une
hauteur
de
22,70
m
et
pèse
835
tonnes.
Elle
a
été
créée
avec
le
métal
de
213
canons
russes
conquit
durant
la
guerre
de
Crimée.
C’est
Napoléon
III
qui
a
offert
les
canons à la ville.
Je
passe
ma
première
nuit
dans
un
refuge
pour
pèlerins.
L’ambiance
cosmopolite
est
sympathique.
Un
Frioulan
prépare
des
pâtes,
un
Allemand
le
strudel,
2
Brésiliens
lavent
les
plats,
une
Suissesse
(Valaisanne)
enregistre
les
arrivées
des
pèlerins
et
un
Français
distribue
une
petite
feuille
pour chanter ensemble une chanson du pèlerin.
Je passe une nuit tranquille grâce aux tampons auriculaires !
S
amedi 09 mai Le Puy-en-Velay-Espalion 145km 2400m 6:45 17:15
accès diaporama 28 photos
L’étape
la
plus
dure.
Non
par
la
dénivellation
(plus
importante
l’avant
dernier
jour),
mais
par
le
vent
qui
souffle
durant
toute
la
journée.
Cela
sera l’unique jour où j’ai eu des doutes quant à la possibilité d’atteindre la destination journalière prévue !
Heureusement
le
paysage
est
splendide.
Routes
sans
trafic,
animaux
qui
broutent
en
toute
tranquillité,
fermes
dispersées
dans
la
nature,
prés
en fleurs, aucune ville mais seulement des villages à traverser.
Je quitte le département de la Haute-Loire pour entrer en Lozère après avoir franchi le Pas de l’Âne (1104 m).
À
Nasbinals
je
pense
finalement
pouvoir
atteindre
le
but
prévu.
En
effet,
je
suis
à
35
km
d’Espalion
(340m),
mais
je
me
trouve
encore
à
1100
m
d’altitude.
La
descente
devrait
bien
arriver
à
un
certain
moment
!
J’entre
dans
le
département
de
l’Aveyron,
franchis
le
col
d’Aubrac
(1324
m) et enfin je commence la descente jusqu’à Espalion. Ouf !
Le soir, en contrôlant mon courrier électronique, je découvre les photos prises par Henri Thurre à Saillon !
D
imanche 10 mai Espalion-Montauban 160km 1760m 8:15 17:30
accès diaporama 29 photos
À
9
km
d’Espalion,
je
peux
admirer
le
«
Trou
de
Bozouls
».
C’est
un
cirque
naturel,
en
forme
de
fer
à
cheval,
d’un
diamètre
de
400
m
et
de
100
m de profondeur. Le tout creusé par la rivière Dourdou.
Je m’arrête à Rodez pour visiter la cathédrale.
Avant Rignac, une route secondaire sans trafic, me conduit à Villefranche-de-Rouergue, jolie petite ville sur l’Aveyron.
Je
parcours
une
route
qui
ne
cesse
de
monter
et
descendre
et
j’entre
dans
le
département
du
Tarn
et
de
la
Garonne.
Je
traverse
Parisot,
Caylus, Caussade et décide de poursuivre ma route jusqu’à Montauban. C’est dimanche, le centre ville est presque désert.
L
undi 11 mai Montauban-Tarbes 165km 1370m 7:45 16:20
accès diaporama 20 photos
Je traverse le canal du Midi à Montech. Ce canal relie la Méditerranée à l’Océan Atlantique et a été construit en 1681.
Après
avoir
traversé
la
Garonne,
j’entre
dans
le
département
du
Gers.
À
Mauvezin,
je
prends
une
route
secondaire
pour
rejoindre
Auch.
Cette
ville se trouve sur le chemin de St-Jacques-de-Compostelle (chemin de Arles).
J’entre dans le département des Hautes-Pyrénées et depuis Rabastens-de-Bigorre, je rejoins Tarbes en suivant une ligne droite de 17 km.
C’est le septième jour de voyage, j’ai parcouru 1090 km (155 km par jour). Demain j’attaquerai les Pyrénées.
M
ardi 12 mai Tarbes-Osse-en-Aspe 110km 1500m 7:45 15:30
accès diaporama 26 photos
Après
20
km,
j’atteins
Lourdes.
Je
visite
le
sanctuaire
et
je
profite
de
faire
timbrer
ma
carte.
La
visite
fait
réfléchir
:
en
voyant
tant
de
souffrance, on ne peut qu'être touché dans son for intérieur.
J’entre dans le département des Pyrénées-Atlantiques et à Lestelle-Bétharram, je peux admirer le sanctuaire de Notre-Dame de Bétharram.
Un
tronçon
avec
plusieurs
montées
me
conduit
à
Louvie-Juzon.
Je
remonte
la
vallée
d’Ossau
jusqu’à
Bielle
pour
attaquer
le
col
de
Marie
Blanque. Le début est plutôt raide. Ce sera le seul moment de tout mon voyage où j’aurai trop chaud !
À
partir
de
Escot,
je
suis
sur
la
route
qui
mène
au
col
de
Somport.
Je
m’arrête
à
Osse-en-Aspe.
Je
n’ai
pas
le
courage
d’attaquer
le
col
de
Houratate.
D’une
part,
je
ne
me
suis
pas
suffisamment
alimenté
et
d’autre
part,
je
ne
sais
pas
où
je
pourrai
dormir.
En
effet,
la
station
de
ski
de la Pierre St Martin est éloignée et probablement les hôtels seront fermés vu que la saison hivernale est terminée.
M
ercredi 13 mai Osse-en-Aspe-Tiebas 155km 2610m 7:45 19:00
accès diaporama 46 photos
Changement
de
temps,
la
route
qui
conduit
au
col
de
Houratate
(1109
m)
disparaît
dans
le
brouillard.
Les
pourcentages
sont
bien
présents
!
J’arrive au sommet mouillé par le brouillard. Pour le moment, je n’ai rencontré que deux ânes, mais aucun être humain, ni véhicules.
Je
franchis
le
col
de
Bouesou
(1009
m)
et
le
col
de
Labays
(1351
m).
Je
rejoins
ainsi
la
route
principale
qui
conduit
à
la
station
de
ski
de
la
Pierre St Martin.
À
la
hauteur
du
Pas
de
Guillers
(1436
m),
je
sors
enfin
du
brouillard.
Je
franchis
le
col
du
Soudet
(1540
m)
pour
m’arrêter
à
la
station
de
ski.
Effectivement, tout est fermé sauf un bar où je peux manger un sandwich.
À
12
:30
je
suis
au
sommet
du
col
(1760
m)
de
la
Pierre
St
Martin
et,
surprise,
la
route
est
complètement
barrée
avec
des
blocs
en
ciment.
Elle
est
fermée
suite
aux
travaux
effectués
sur
le
versant
espagnol.
Que
faire
?
Une
jeep
monte
du
côté
espagnol.
Ce
sont
deux
gardes
en
inspection,
lesquels
me
confirment
que
la
route
est
fermée.
Convaincus
par
mon
insistance,
ils
me
disent
que
les
ouvriers
mangent
de
13
:00
à
14
:00
et
que
je
pourrai
profiter
de
cette
pause
pour
passer.
Ils
m’aident
à
porter
ma
randonneuse
de
l’autre
côté
des
blocs
de
ciment
et
me
photographient devant le panneau du col.
Maintenant je suis en Espagne dans la province de Navarre.
Après
avoir
franchi
le
portillo
de
Eraice
(1578
m),
j’arrive
dans
la
zone
des
travaux.
Effectivement,
les
ouvriers
sont
absents
et
la
route,
non
goudronnée sur 200 m, ne me cause aucun problème.
À
Burgui
je
prends
à
droite,
en
direction
du
Puerto
las
Corunas
(950
m).
À
la
Foz
de
Arbayún,
je
fais
une
halte.
La
gorge,
profonde
d’environ
400
m,
est
impressionnante.
On
peut
entendre
mille
rumeurs
provoquées
par
des
oiseaux
qui
sont
dans
leur
élément.
C’est
une
des
importantes concentrations d’oiseaux rapaces du continent européen. Il y a des aigles, des éperviers, des faucons, des hiboux, etc.
Après
avoir
gravi
encore
les
cols
de
Alto
de
Iso
(670
m)
et
Puerto
Loiti
(724
m),
j’arrive
enfin
à
Tiebas,
mort
de
fatigue
!
Pas
étonnant,
ce
fut
une journée avec 12 cols !
Le
soir,
je
dors
au
“Refugio
municipal”.
Nous
sommes
seulement
deux,
moi-même
et
un
jeune
de
Barcelone
qui
parcourt
le
chemin
de
Compostelle en VTT.
Nous
allons
manger
ensemble
dans
un
bar
voisin
puis
je
vais
dormir.
Le
jeune,
par
contre,
reste
pour
regarder
la
finale
"Copa
del
Rey"
Barcelone-Atletico Bilbao qui commence à 22 :00, trop tard pour moi !!
J
eudi 14 mai Tiebas-Santo Domingo de la Calzada 140km 1585m 7:15 17:30
accès diaporama 40 photos
Départ
sous
une
fine
pluie
!
Je
mets
mon
poncho
jusqu’à
Eunate
où
se
trouve
l’Ermita
de
Santa
Maria
di
Eunate,
édifice
construit
par
les
“templiers”
au
XII°
siècle.
L’église
a
la
forme
octogonale
du
temple
de
Jérusalem.
Je
continue
quelques
kilomètres
et
m’arrête
à
Puente
la
Reina pour manger. Pour sortir de la bourgade, je traverse le magnifique pont de Dona Mayor sur la rivière Arga.
Maintenant
je
suis
sur
le
«
Camino
Francés
»
et
suis
impressionné
par
la
quantité
de
pèlerins.
Devant
moi
il
y
en
a
un
qui,
équipé
de
bretelles,
tire
un
petit
chariot
tout
en
aluminium.
Intrigué
par
ce
matériel,
je
m’arrête
à
sa
hauteur
et,
avec
mon
maigre
vocabulaire
espagnol,
je
lui
pose
quelques
questions.
Il
me
répond
en
portugais.
C’est
un
chauffeur
de
camion
à
la
retraite
qui
peut
enfin
réaliser
son
rêve,
voyager
!
Il
est
parti
de
Grenoble
à
fin
mars.
En
apprenant
que
je
suis
Suisse,
il
me
montre,
sous
son
chariot,
une
plaquette
«
made
in
Switzerland
».
Au
fil
de
la
discussion,
il
me
dit
qu’il
vit
en
France
depuis
30
ans.
C’est
à
ce
moment
que
nous
découvrons
que
nous
parlons
les
deux
français
!!
Quand
je
lui
explique
que
je
désire
poursuivre
mon
voyage
jusqu’au
Portugal,
il
m’apprend
que
je
passerai
près
de
son
village
d’origine.
Autre
découverte, il a une fille mariée en Valais !
Je
traverse
Estella
en
passant
devant
la
“Iglesia
Santo-Sepulcro”
et
je
m’arrête
à
Los
Arcos
pour
boire
un
café
avec
un
pèlerin
cycliste
français
qui est parti de Marseille.
Un autre arrêt à Logroño, capitale de la Rioja, où je peux admirer la cathédrale et me ravitailler.
À
Santo
Domingo
de
la
Calzada,
je
loge
dans
la
maison
du
«
peregrino
».
Quel
luxe,
même
si
l’on
dort
dans
des
chambres
de
40
personnes,
on
dirait
un
«
parador
»
(Le
terme
espagnol
Parador
désigne
une
catégorie
d'hôtellerie
de
luxe
fondée
par
le
roi
Alphonse
XIII
pour
promouvoir
le
tourisme
en
Espagne
dès
1928.
Ces
établissements
trouvent
leur
place
dans
des
châteaux,
des
forteresses,
des
couvents,
des
monastères
et
d'autres édifices historiques). La capacité est de 150 pèlerins, j’arrive en 139ème position, j’ai eu de la chance !
V
endredi 15 mai Santo Domingo de la Calzada-Fromista 145km 1135m 7:15 16:30
43 photos
Il fait très froid. Je dois partir avec les gants et le maillot à longues manches.
J’entre
dans
la
région
«
Castilla
y
Léon
»
et
plus
précisément
dans
la
province
de
Burgos,
pays
du
«
El
Cid
».
À
Belorado,
je
vois
des
cigognes
sur
un
clocher.
En
vitesse
je
fais
une
photo
pour
ne
pas
perdre
cet
événement
!
Je
me
rendrai
compte,
plus
tard,
qu’il
sera
plus
difficile
de
photographier un clocher sans cigognes !
Dans la montée du Puerto della Pedraja (1150 m), j’aperçois de temps en temps, entre les genêts, des pèlerins sur leur sentier.
J’arrive
à
Burgos
en
passant
la
“Puerta
de
Santa
María”
qui
conduit
à
la
cathédrale.
Et
quelle
cathédrale
!
Probablement
la
plus
belle
et
riche
vue jusqu’à présent !
La température est plus douce. Je traverse des champs de couleur très verte surtout dans la région de Castrojeriz.
Maintenant
je
me
trouve
au
pied
d’une
des
nombreuses
montagnes
couvertes
d’éoliennes
qui
profitent
du
vent.
J’en
ressens
d’ailleurs
aussi
les
effets, cela fait un moment que je lutte contre ! En plus, le revêtement rugueux me donne l’impression de coller à la route !
Un panneau : Santiago di Compostela 497 km ! J’entre dans la province de Palencia.
À l’entrée de Fromista, je découvre le “Canal de Castilla” long de 207 km. Sa réalisation a commencé en 1763 et a duré presque un siècle !
S
amedi 16 mai Fromista-Léon 130km 575m 6:30 13:30
accès diaporama 29 photos
Aujourd’hui
je
dois
atteindre
Léon
le
plus
rapidement
possible
pour
éviter
le
fameux
vent
de
la
Castille.
Toutefois,
je
ne
pourrai
pas
partir
avant
6
:30
à
cause
de
l’obscurité.
Il
y
a
un
décalage
du
lever
du
jour
par
rapport
à
la
Suisse.
Hier
soir,
lorsque
j’ai
demandé
à
l’hôtelier
s’il
était
possible
de
me
servir
le
petit-déjeuner
à
6
:00,
j’ai
compris
que
pareille
requête
était
très
rare
en
Espagne
!
Malgré
l’heure
matinale,
il
y
a
déjà
plusieurs pèlerins qui marchent sur le sentier qui longe la route.
Je
traverse
Carrion
de
los
Condes
et
à
la
sortie
je
peux
admirer
la
façade
du
monastère
de
San
Zoilo.
Ensuite,
j’entre
dans
la
province
de
Léon
et rejoins Sahagun en passant sous l’ « Arco de San Benito ».
Le
vent
est
encore
supportable,
mais
il
augmente
constamment.
Heureusement,
à
un
moment
donné,
je
change
de
direction
et
il
devient
tout-
à-coup mon allié !
La
ville
de
Léon
me
plait.
Les
grands
vitraux
colorés
de
la
cathédrale
sont
de
toute
beauté.
La
lumière
à
l’intérieur
est
très
particulière.
Par
contre, j’ai été plus impressionné par la cathédrale de Burgos qui est plus imposante et plus riche.
La basilique de San Isidoro, construite en 1023, mérite aussi une visite.
Après l’appel quotidien à la maison depuis une cabine téléphonique, je retourne à l’hôtel, un magnifique trois étoiles, pour enfin me reposer.
Dans trois jours je serai déjà à St-Jacques, comme le temps passe vite !
D
imanche 17 mai Léon-Villafranca del Bierzo 130km 1315m 7:30 16:30
accès diaporama 50 photos
Je
sors
de
la
ville
sans
aucun
problème
et
atteins
Astorga.
Cette
petite
ville
de
12'000
habitants
possède
un
édifice
conçu
par
Antoni
Gaudí
dans
un
style
néo-gothique.
Il
s’agit
du
«
Palacio
Episcopal
»,
transformé
en
«
Museo
de
los
Caminos
»
qui
conserve
des
manuscrits,
documents, peintures et statues se référant aux pèlerinages de St-Jacques-de-Compostelle.
L’instinct
me
pousse
à
entrer
dans
le
village
de
Castrillo
de
los
Polvazares
(80
habitants
!)
qui
se
trouve
légèrement
en
dehors
de
la
route
principale.
Quelle
beauté,
vraiment
une
surprise
pour
moi.
Toutes
les
maisons,
très
basses,
ainsi
que
le
sol
sont
de
couleur
brique.
Dans
pareil
décor, heureusement que la circulation des véhicules à moteur n’est permise qu’aux habitants !
Je traverse El Ganso, Rabanal del Camino et Foncebadón où je m’arrête pour manger.
Je
suis
dans
les
«
Montes
de
Léon
»
sur
le
Puerto
de
Foncebadón
(1500
m)
où
se
trouve
la
«
Cruz
de
Hierro
»
au
pied
de
laquelle
chaque
pèlerin dépose un caillou amené de son pays. Dans mon cas je l’appellerai « petit caillou » provenant de Losone !
J’arrive
à
Ponteferrada
où
je
pensais
passer
la
nuit,
mais
la
ville
ne
me
plaît
pas
particulièrement.
Je
poursuis
donc
ma
route
jusqu’à
Villafranca
del Bierzo où je trouve une place dans le refuge pour pèlerins.
Je
fais
le
connaissance
d’un
Français
qui
parcourt
le
chemin
par
profession,
c’est-à-dire
qu’il
a
crée
une
association
dans
le
but
d’aider
des
personnes en difficultés de vie en les accompagnant sur ce chemin. En ce moment il est avec un jeune qui vient de sortir de prison.
Avant
de
servir
le
repas,
le
maître
du
refuge
nous
invite
à
nous
donner
la
main
formant
ainsi
une
chaîne.
Il
se
place
également
dans
la
chaîne
et récite une petite prière. Malgré mes convictions sur la religion, je m’adapte par respect du groupe.
L
undi 18 mai Villafranca del Bierzo-Portomarin 105km 1680m 7:30 15:40
accès diaporama 27 photos
Quel
“fricasse”*
!
Après
10
km,
dans
la
montée
à
Puerto
de
Pedrafita
(1109
m),
je
m’arrête
dans
un
bar
pour
me
réchauffer
et
mettre
les
couvre-chaussures.
J’observe
une
jeune
"cyclotte"
hollandaise
qui
monte
sans
être
équipée
pour
cette
température,
elle
est
transie
de
froid.
Au
sommet du Puerto de Pedrafita, j’entre en Galice dans la province de Lugo.
La plupart de ces petits villages, comme Manjarín, Acebo et bien d’autres, ont repris vie grâce au passage des pèlerins.
Le paysage qui conduit au Puerto El Povo (1337 m) est magnifique. Je me trouve dans la “Cordillera Cantábrica”.
Je
timbre
la
“Credential
de
peregrino”
dans
le
monastère
de
Samos.
C’est
impressionnant
de
voir
une
construction
si
imposante
pour
un
village
aussi petit (2050 habitants !)
Je
traverse
Sarria
et,
sur
environ
10
km,
j’emprunte
pour
la
première
fois
le
sentier
des
pèlerins
en
cherchant
à
les
respecter
au
maximum.
Je
passe devant un magnifique arbre séculaire. Je retrouve la route goudronnée près de Belante.
Je
découvre
le
village
moderne
de
Portomarin
sur
le
"Monte
Cristo",
l'ancien
village
ayant
été
anglouti
par
les
eaux
du
barrage
Belessar,
construit
en
1962
sur
le
fleuve
Miño.
Seuls
quelques
importants
édifices,
dont
l’église
de
«
San
Nicola
»,
ont
été
déplacés
pierre
par
pierre
dans
le
nouveau
village.
Sur
le
côté
droit
de
l'église
l'on
peut
encore
voir
des
pierres
comportant
un
numéro
gravé
lors
du
«
démontage
»
afin
de permettre une fidèle reconstruction
*Expression suisse pour dire qu’il fait très froid !
M
ardi 19 mai Portomarin-Santiago de Compostela 100km 1400m 7:30 13:30
accès diaporama 29 photos
Ce
n’est
qu’une
heure
après
mon
départ
que
le
brouillard
va
se
dissiper.
Je
dépasse
beaucoup
de
pèlerins
à
pied.
J’évalue
qu’ils
doivent
peut-
être encore marcher 3-4 jours pour atteindre St-Jacques.
Je
traverse
Palas
de
Rei
pour
entrer
ensuite
dans
la
province
de
La
Coruña.
Je
poursuis
ma
route
en
direction
de
Melide
et
Arzúa
dans
une
succession de montées et descentes. Je timbre ma « Credential » à l’hôtel Suiza de Arzúa!
J’arrive
près
de
l’aéroport
de
St-Jacques
depuis
lequel
je
peux
deviner,
dans
le
lointain,
la
ville.
L’approche
est
ennuyeuse,
il
me
semble
ne
jamais y arriver. Cela doit être pire pour ceux qui vont à pied !
Finalement,
j’atteins
l’imposante
place
de
la
cathédrale.
Cela
me
fait
un
drôle
d’effet,
je
suis
dans
un
anonymat
total
parmi
de
nombreux
touristes.
Je
prends
plusieurs
photos,
puis
j’entre
dans
la
cathédrale
pour
un
bref
et
intense
moment.
Ensuite,
je
fais
la
colonne
pour
obtenir
la
«
Compostela ». Cela me permet de discuter avec d’autres pèlerins. Ce sont des Canadiens et ils ont parcouru la via del Norte.
Je trouve un hôtel en dehors du centre historique.
Je retourne à la cathédrale pour la visiter avec calme et ensuite déambule dans le centre.
Je
suis
content
que
mon
voyage
ne
se
termine
pas
ici.
Le
contraste
serait
trop
fort
d’affronter
tout
de
suite
le
retour
après
tous
ces
jours
passés en contact avec la nature et les pèlerins.
Je mange dans un « tapas ». Ensuite je téléphone chez moi et envoie quelques e-mail depuis un « Internet Point » bondé.
M
ercredi 20 mai Santiago de Compostela-Capo Finisterre-Muros 155km 2190m 6:45 18:15
39 photos
A
nouveau
le
brouillard,
cette
fois
il
est
plus
dense
que
les
jours
précédents.
Peut-être
parce
que
je
me
trouve
plus
près
de
l’Océan
!
Il
se
dissipe à Negreira.
À
Cée,
à
18
km
du
cap
Finisterre,
je
m’arrête
près
d’un
camper
avec
plaques
suisses
TI
(Ticino
ou
Tessin
en
français).
Je
demande
aux
voyageurs
d’où
ils
viennent
:
Rancate,
c’est
un
couple
dont
le
mari
est
originaire
de
la
Neuville
(pas
très
loin
d’où
j’ai
vécu
pendant
20
ans).
Sa
femme vient d’Isérables, près de Saillon, pays d’origine de ma mère. Il est clair que la conversation se poursuit en français !
De
temps
en
temps,
j’observe
des
bornes
sur
le
bord
de
la
route.
Elles
ont
une
plaquette
indiquant
les
km
restant
pour
atteindre
le
cap
avec
une précision au cm !
Le cap Finisterre (fin de la terre) représente le km zéro pour les pèlerins !
Je
prends
les
traditionnelles
photos
:
le
soulier
en
bronze,
qui
semble
vrai,
quelques
habits
brûlés
par
divers
pèlerins
comme
le
veut
la
tradition, la croix en pierre, mais surtout le magnifique paysage.
Pour
jouir
pleinement
du
paysage,
j’emprunte
une
petite
route
goudronnée
avec
une
terrible
pente,
ainsi
je
peux
admirer
le
village
de
Fisterra
à 3-4 km.
Je
poursuis
ma
route
en
direction
de
Muros
avec
un
arrêt
à
Èzaro.
Depuis
son
«
mirador
»,
on
peut
observer
le
barrage
sur
le
fleuve
Xallas
et
l’entrée de ce dernier dans l’Océan.
J
eudi 21 mai Muros-Puentecaldelas 120km 1490m 7:45 15:45
accès diaporama 17 photos
Je
suis
sur
les
routes
de
«
Ria
de
Muros
y
Noia
».
C’est
la
marée
basse
et
je
peux
observer
de
grandes
plages
de
sable.
Je
traverse
le
fleuve
Tambre avant Noia.
Je franchis la Sierra de Barbanza pour ensuite descendre en direction de Taragona.
Aujourd’hui
c’est
une
mauvaise
journée.
Je
n’arrive
pas
à
trouver
la
motivation
malgré
un
paysage
intéressant.
Peut-être
est-ce
dû
au
fait
que
j’ai déjà atteint les deux objectifs principaux (St-Jacques et cap Finisterre) ? Je pédale pour pédaler.
Cette
fois
je
suis
dans
le
«
Ria
de
Arousa
»
et
je
traverse
le
fleuve
Ulla
qui
marque
la
frontière
entre
les
provinces
de
La
Coruña
et
Pontevedra.
Je me trouve à 30 km de St-Jacques !
Je m’arrête à Carril pour manger. La traversée de Vilagarcia est très pénible à cause du trafic intense.
J’arrive à Pontevedra où je fais un autre arrêt pour me renseigner sur les possibilités de dormir à Puentecaldelas.
Demain, j’espère que la journée sera meilleure !
V
endredi 22 mai Puentecaldelas-Lobios 130km 2870m 7:00 17:30
accès diaporama 52 photos
Encore
un
départ
dans
le
brouillard,
mais
cette
fois
le
plafond
est
plus
haut.
Je
traverse
la
Sierra
del
Suido
avec
un
trafic
pratiquement
inexistant.
À l’entrée de Maceira, heureusement en légère descente, je dois m’éloigner rapidement de deux chiens plutôt agressifs !
J’attaque le Puerto de Moncelos (800 m) au milieu de magnifiques genêts. Le brouillard a disparu, mais le ciel reste couvert.
Une longue descente me conduit jusqu’au fleuve Miño qui fait la frontière entre l’Espagne et le Portugal.
La crise morale du jour précédent a disparu et je pédale à nouveau avec une grande motivation.
J’entre
dans
la
«
Serra
Peneda
»
qui
se
trouve
dans
le
«
Parque
National
da
Peneda-Gerês
»
et,
comme
par
enchantement
le
ciel
devient
bleu.
Malgré l’état de la route et la forte pente qui me conduit à la « Portela do Lagarto » (975 m), je réussis à apprécier ce moment.
Il y a d’énormes blocs de rocher couleur noir-gris, en équilibre précaire, qui ressemblent à des formes animales ou humaines.
Je m’arrête à Peneda pour visiter le sanctuaire avec son magnifique escalier.
À
Rouças,
je
peux
admirer
de
nombreux
murs
en
pierres
qui
délimitent
les
terrains.
A
la
sortie
du
village,
une
dure
montée
que
je
n’avais
pas
prévue m’attend. Je pensais qu’il ne me restait que de la descente jusqu’au fleuve Lima !
Après
avoir
traversé
le
barrage
sur
le
fleuve
Lima,
j’entre
à
Lindoso
pour
admirer
les
«
espigueiros
»,
disposés
sur
une
plateforme
rocheuse
au
pied
du
château.
Ces
greniers,
environ
60,
forment
un
extraordinaire
spectacle.
Ils
ressemblent
à
un
cimetière
de
petits
édifices
en
ciment,
posés
sur
des
échasses
et
coiffés
dans
la
plupart
des
cas,
de
une
ou
deux
croix.
L’exécution,
très
soignée,
remonte
au
XVIII
et
XIX°
siècles.
Ils
sont encore utilisés pour la conservation et le séchage du maïs.
Je
décide
de
dormir
en
Espagne
et
je
poursuis
ma
route
jusqu’à
Lobios
dans
la
province
de
Ourense
«
touchant
»
ainsi
toutes
les
provinces
de
la Galice.
Aujourd’hui, ce fut une magnifique étape malgré une importante dénivellation !
Demain, dernière journée !
S
amedi 23 mai Lobios-Guimarães 110km 1910m 8:15 17:30
accès diaporama 48 photos
Départ
pour
la
Portela
do
Homem
(750
m)
qui
marque
la
frontière
entre
l’Espagne
et
le
Portugal.
La
Serra
do
Gerês
fait
toujours
partie
du
“Parque
Nacional
da
Peneda-Gerês”.
La
seule
rencontre
que
je
ferai
durant
la
montée
est
un
petit
serpent.
Par
prudence
(mais
surtout
par
peur) j’utilise le zoom pour le photographier !
J’entre
à
nouveau
au
Portugal
et
poursuis
ma
route
en
direction
de
la
Portela
del
Leonte
(855
m)
au
milieu
d’une
magnifique
forêt.
Ce
parc
national est vraiment splendide !
En descente, j’arrive à Gerês avec ses bains thermaux, puis toujours en descente je me retrouve au bord d’un lac artificiel sur le fleuve Cávado.
Une longue montée, à la pente agréable, me permet d’observer le lac.
À la bifurcation de la N103 je fais un aller-retour jusqu’à Vieira do Minho, village d’origine d’une connaissance.
Avant
Braga
je
monte
au
sanctuaire
de
Bom
Jesus
où
une
magnifique
vue
sur
Braga
récompense
mon
effort.
Un
gigantesque
et
impressionnant escalier baroque mène jusqu’à l’église. Les jardins devant l’entrée sont très bien entretenus.
Je
m’arrête
à
Braga,
(174'000
habitants)
pour
visiter
le
centre
historique
et
timbrer
à
la
cathédrale,
pour
la
dernière
fois,
la
“Credencial
de
peregrino”.
Encore
25
km
et
j’arriverai
au
terme
de
mon
périple
:
Guimarães
(160'000
habitants).
J’avais
décidé
de
finir
mon
voyage
dans
cette
ville
qui
est
le
lieu
d’origine
d’une
connaissance
de
Locarno.
À
noter
aussi
un
fait
historique,
c’est
dans
cette
cité
qu’a
été
proclamé
le
premier
Roi
du
Portugal : Alfonso Henriques, en 1139.
Retour
J’avais
planifié
le
retour
avec
un
bus
qui
relie
la
Galice
à
la
Suisse
trois
fois
par
semaine
(le
mardi,
le
jeudi
et
le
samedi)
avec
quatre
arrêts
:
Genève, Lausanne, Bâle et Zürich.
Le sort en a décidé autrement !
En
effet
l’ami
Federico,
lequel
est
toujours
disponible,
décide
avec
son
épouse
de
faire
le
voyage
jusqu’au
Portugal.
Nous
nous
retrouvons
donc
à Guimarães et décidons de visiter d’autres villes : Porto, Fatima et Lisbonne.
Le retour se fait en deux étapes avec une nuit à Pau.
Un grand merci à Fede et Mara pour m’avoir permis d’effectuer un beau retour en bonne et sympathique compagnie.
Click sur le point rouge sur la carte pour accéder au récit/diaporama correspondant
it